inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu en 1973, l'année d India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. La décennie 1985-1995 (tome IV) est d une certaine manière celle de la réécriture. Certes, Emily L. est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs récrit La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d été récrit un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant... et le quatrième livre tiré de l expérience indochinoise de l auteur. L uvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Écrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L édition se clôt sur des Textes épars : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu ils font écho à de grands thèmes de l uvre. Certains d entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un personnage, une légende, presque un mythe.